LES NOUVELLES

 

Petit Bout de Papier


_ Qu’est-ce qu’il fait là ? se demande Arthur. Je t’ai cherché partout ! Qu’est-ce que tu fais collé à la joue de Lyioni?

_ Hum … Quoi ? répond Petit bout de Papier en s’étirant.

_ Qu’est-ce que tu fais là ? Je t’ai cherché partout !

_ Ben … Euh… J’avais sommeil. Alors quand j’ai vu le vieux Lyioni allongé la tête sur la table comme ça… En plus avec ces odeurs de soupe, ces effluves de parfums de confitures… Je me suis dit : « Ça y est, je suis au royaume des rêves ! Je vais piquer un petit somme quelques instants. Juste quelques minutes. Je ne suis pas en retard, j’ai le temps… »

_ Oui ben ça fait longtemps alors que tu dors !

_ Quoi ? Non. J’ai même pas dormi une heure !

_ Si. Depuis que tu as disparu à maintenant ça fait plus de deux heures.

_ Tu te moques de moi ?

_ Non pas du tout.

_ Mais j’avais mis mon réveil ! Attends je regarde. Petit bout de papier regarde sur lui. En effet, il avait raison. Enfin presque. Il lut : « Lève-toi d’ici 1/ heure ». Le 2 était mal écrit ! Zut Zut Zut ! Maudite encre ! Je suis en retard du coup ! Et la colline où on m’attend ! Mais… Mais comment je vais faire ? Comment vais-je pouvoir arriver à temps pour délivrer mon message ?

_ Ne t’affole pas. Ça va. Je te cherchais pour te dire que l’urgence du message n’était plus.

_ Ah bon ? Mais comment tu sais ça ?

_ Parce que Zimbella est déjà arrivée.

_ Quoi ? Là encore tu te moques de moi !

_ Non pas du tout. Il rit.

_ Elle… Elle est venue ici ? Ici ? Chez toi ?

_ Oui. Ici, chez moi comme tu dis.

_ Et… Et alors elle est comment ? J’ai toujours entendu qu’elle était d’une beauté extraordinaire mais au caractère sauvage…

_ Oui elle est jolie. Fort jolie et très intelligente. Mais sauvage ? Non. Elle n’est pas sauvage. Elle sait ce qu’elle veut. Beaucoup de valeurs qu’elle défend avec ferveur d’ailleurs, comme quand elle...

_ Écoutez-le celui-là… On dirait qu’elle t’a hypnotisé.

_ Non pas du tout. Mais j’ai eu le temps de parler avec elle. J’ai eu plus de deux heures pour cela.

_ Arrête de me le rappeler. Bon il est quelle heure maintenant ? Parce que discuter avec toi me met en retard. En plus Lyioni qui roupille comme un loir. C’est impressionnant quand même de pouvoir dormir comme ça ! Ils se mettent à rire tous les deux.

_ Oui tu as raison. Allez ! Hop ! Je te récupère et nous …

_ Comment nous ?

_ Oui nous allons voir Zimbella !

_ Mais non. C’est à moi d’y aller comme un grand. Je suis un petit bout de papier, et beau en plus ! Avec mon habit de soie, je sais remplir les missions qui me sont confiées !

_ Oui en effet. J’ai vu ça.

_ Ben… Ben oui. Pas ma faute à moi si l’encre s’est effacée. Je suis sûr que c’est ce vieux fou ! Il a dû rêver qu’il tapait une mouche qui se posait sur sa joue et comme il venait de se laver les mains… Hein … Voilà j’ai trouvé. Ce n’est pas ma faute, tu vois !

_ Qu’en bien même c’était sa faute, ce n’est plus important puisqu’il n’y a pas d’urgence…

_ Oui tu as raison.

_ Bon alors, même si je sais que tu peux remplir ta mission comme un grand, laisse-moi venir. D’accord ?

_ Bon c’est bien parce que je suis en retard.

_ Merci tu es trop aimable Petit bout de papier.

_ De rien, je suis poli, Moi, Monsieur !

_ Allons te porter à Zimbella maintenant. Assez perdu de temps. Je prends mon courage à deux mains... que quelques mètres à faire et...

_ Zimbella est là ?

_ Oui je te l'ai dit. Elle est juste là, derrière cette porte, au bout du jardin sur la colline, assise sur le banc face au soleil.

_ Ah… Ah bon !

_ Oui.

_ Alors je vais la rencontrer ?

_ Oui.

Ils marchent vers elle.

_ Je me sens bizarre. J’ai l’impression … Comme si je savais que j’allais m’accomplir dans quelques instants…Arthur…

_ Reste calme. Ne t’en fais pas. Tu vas réussir ta mission. Je le sais. Je le sens. Regarde. Elle est là-haut.

_ Zimbella ?

_ Oui, Arthur ?

_ Tiens. Il lui tend Petit bout de papier.

_ Ce petit bout de papier de soie ? Dois-je le lire maintenant ?

_ Oui. Enfin, non. C’est Petit bout de papier qui va se lire.

_ « Zimbella. Je ne te connais que deux heures. Je te connais depuis toujours. Et ta venue aujourd’hui, ton arrivée avancée ne fait que confirmer et croître mon amour pour toi. Je t’ai aimée depuis la première seconde. Je t’ai aimée depuis chaque seconde passée avec toi, depuis le frôlement de ma main sur la tienne et à chacun de tes sourires posés sur mon regard. Arthur. » L'ai-je bien énoncé ? finit Petit bout de papier.

_ Oui Petit bout de papier. Tu as été parfait, dit Zimbella.


 

La pomme


_ Nul doute que cela soit comme je ne te l’ai pas dit. « Où le trouver sinon dans le cœur subtil des images du rien du tout. »

_ « Du rien du tout ». Tu parles vraiment que pour toi.Tes énigmes, toujours tes énigmes. Impossible de te comprendre, surtout quand tu es comme ça.

_ Et oui j’ai la tête à l’envers et alors ? Si tu ne m’avais pas presque obligé de monter sur ce satané arbre pour aller chercher ton truc là ! Fainéant que tu es !

_ Ben oui, moi j’y arrive pas. Je suis trop lourd, pas assez « subtil » comme tu le dis si bien, pour monter sur un nuage.

_ Bon aide-moi au lieu de te plaindre encore. Et puis c’est une citation d’un poème qu’a écrit Jinlandamary 9 du temps de sa prime jeunesse…

_ Oui oui je sais… Ce qui est fou c’est que même dans une telle situation tu es encore capable de penser à lui. Lui et toujours lui !

_ Cela me permet de garder mon sang froid en pareille occasion. Notamment quand je me retrouve la tête en bas et mon pied accroché aux branches qui risquent bientôt de …

_ Heureusement qu’elles étaient là celles-là hein ! Pas vrai ? Sinon tu serais déjà tombé.

_ Je serais déjà tombé. Et il dit ça lui, sans bouger le petit orteil. Il me regarde tranquillement.

_ Quelle horreur ! T’imagine un peu si tu tombais la tête la première…

_ Oui sans conteste, c’est ma tête qui arrivera la première.

_ Elle s’écraserait comme une pomme verte bien mûre !

_ Si cela arrive, tu pourras en faire une tarte et devenir peut-être plus intelligent !

_ Très bonne idée ! C’est bon les tartes aux pommes !

_ Et il continue. Si tu ne bouges pas, c’est moi qui vais te mettre une tête comme une ... Alors dépêche-toi, la chaussure commence à se défaire…

_ Oui, tu as raison…
_ Merci Jinahyudia !

_ … Je cours et j’arrive hein ! Tu bouges pas hein !

_ Non t’inquiète pas, je ne risque pas. Je vais t’attendre bien sagement. « Nul doute que mon amie la pomme se pose sur son chemin pour inviter cet homme… »

_ Vite, vite ! Arthur attend ! Qu’est-ce qu’il racontait tout à l’heure… ? Mais je comprends jamais rien moi. J’ai vraiment rien compris. Oh une pomme ! Crac... Hoummch délichieuse !


Entre ciel et eau


_  Jette-moi ce mot ! Il n’est plus pour moi. Ces bras non plus. Je suis comme une poupée démantelée. Regarde-moi ! Mes yeux ne roulent même plus vers toi. Ils sont statiques. Ils te fixent. Ils sont vides. Il ne te lisent plus. Ils ne sont plus pour toi. Mes doigts aussi s’obscurcissent au contact de ta peau. Je n’y crois plus. Je ne crois pas en lui. Je ne crois pas en ce nuage. Regarde.

_   Calme-toi.

_  Je ne peux pas. Il faut que je m’arrache cette aiguille. C’est un bourdon. Ce miel vicié au fond de mes entrailles. Je n’arrive plus à … il coule, il coule… de plus en plus… Ouvre-moi les veines !

_  Que je t’ouvre les veines ? Mais qu’est-ce que tu me dis ? T’imagines un peu ce que tu viens de me demander ? Mais t’es complètement folle ?

_  Non, je ne suis pas folle. C’est la seule solution ! Je le sais. Il faut que du sang coule. Il faut que du sang coule ! Ce sang me pollue. Il me crève le cœur. Il n’est plus à moi. Je le sens. Il veut sortir. Il me le demande.

_   Mais de qui parles-tu ?

_   Du nuage blanc dans le ciel.

_   Du nuage ?

_  Il est apparu un jour… Il était tellement beau. Je le regardais, la tête en l’air. Il a vu que je le regardais. Alors il est descendu ce jour vers moi. Il m’a caressée. C’était chaud et doux. Puis, il est reparti. Je suis restée là des heures, des heures, peut-être même des jours. Je pouvais rester là, sans rien. J’attendais c’est tout. L’attente et l’espoir de le voir à nouveau passer devant moi me nourrissaient. C’est curieux non de tomber amoureuse d’un nuage ?

_   Pas tant que ça.

_  Si c’est curieux. Et tellement inutile. Futile. Tellement futile. Je sais bien qu’un nuage est éphémère ! Alors pourquoi serait-il revenu hein ? Pourquoi ou pour quoi ? Pour moi ? Aurais-je été aussi présomptueuse ?

_  Non.

_  Non tu as raison. J’ai espéré qu’il revienne. Parce qu’il était chaud. J’avais chaud rien que de savoir qu’il était là au-dessus de moi. Mais je n’avais pas d’échelle. Que mon esprit. J’ai essayé, j’ai espéré l’atteindre. Je montais sur mon échelle. Mais plus je montais, moins je l’atteignais. Mais l’espoir était toujours. Me voyant ainsi, pourquoi n’a-t-il pas essayé lui aussi d’aller à ma rencontre ? Juste pour me demander pourquoi je montais et me dire qu’un nuage reste un nuage. En mouvement, en liberté, éphémère et seul. Il m’a laissé m’épuiser. Pourquoi ce mot maintenant qu’il est trop tard ? Qu’il reste nuage et seul je m’en fous ! Je veux saigner ! Tu entends ! Il le faut ! Il le faut ! Les flots de sang m’emporteront avec eux vers cette rivière qui m’attend… Je pourrai y renaître tu comprends ?!

_  Oui.

_  Alors aide-moi s’il te plaît. Aide-moi à m’allonger sur les ronces. Quand mon corps sera couvert de coupures rouges, plonge-moi dans l’eau claire. Et après laisse-moi.

_  Zimbella...

_ Ne t’inquiète pas, je remonterai à la surface.



Washi 2010

 

La fenêtre jaune


_ Arrêtons de croire que cela doive finir ainsi. Pourquoi ne pas vouloir faire autrement ?

_ N’as-tu pas idée de ce que tu viens de dire ? _ Si et alors ?

_ Ce que tu dis est impossible !

_ Faux.

_ … Je ne suis pas comme toi, Arthur. Brave et idéaliste, comme toi. Je te vois me regarder, Arthur. Tu me regardes comme tu les regardes. Ton regard est comme un poignard… Tu me penses semblable à eux, fataliste, effrayé. Et tu as raison.

_ …

_ Mais tu es aveugle Arthur. Nous ne pouvons pas changer, la guerre est dans notre nature.

_ Cela est faux pour moi Sophée. Je ne t’ai jamais considéré comme eux. Tu es un guide, bon et courageux.

_ Peut-être... Mais je compte sur toi pour me défendre. Je suis incapable de le faire pour moi, alors imagine le faire pour l’autre…

_ Je suis là pour cela et pour toi Sophée. Tu sais moi aussi aujourd’hui j’ai peur. Je ne sais plus comment faire, où aller. Je suis en colère. Je ne peux tolérer que la guerre salisse ce monde. Son odeur et sa couleur envahissent tout. Regarde-moi Sophée. Même ma propre peau est devenue comme cette guerre, aussi fraîche qu’un morceau de parchemin abandonné sur un cadavre. Je ne sais plus comment faire pour... Je dois trouver une solution. Je veux continuer de croire que les choses peuvent changer. Comprends-tu Sophée ? Sinon pourquoi suis-je venu là ? Je ne peux pas croire que la prophétie se soit trompée. Je dois garder espoir. Est-il possible que la guerre ait raison de nous ? Est-il possible qu’ils ne se réveillent jamais ?

_ « Souviens-toi de la porte jaune ». « Souviens-toi de la porte jaune ». Afori, si tu savais comme j'ai besoin de toi …

_ Non c’est fenêtre.

_ Quoi ? _ Fenêtre et non porte. _ Oui fenêtre ! Fenêtre. FENETRE. Pourquoi est-ce que je dis toujours « porte » ! Je pense « fenêtre» mais je dis « porte ». Je sais pourtant bien que c’est fenêtre. C’est écrit noir sur blanc. Regarde, j’ai même annoté et surligné deux fois en rouge ! Et ça fait trois fois que l’on reprend cette scène ! _ Tu fais un blocage c’est tout. _ C’est ça, je dois faire un blocage. Mais pourquoi ? Fenêtre. Fenêtre. FENETRE ! _ Peut-être faut-il reprendre du début. Peut-être n'as-tu pas compris le texte. _ Si, je pense l'avoir compris. _ Raconte-moi.

_ Grosso modo c’est l’histoire d’Arthur, qui après avoir traversé le passage, se retrouve en pleine Guerre théorémée.

_ Décris-moi la scène. _ Arthur est sur un toit, avec Sophée, un homme qu’il a rencontré au début de son voyage dans ce monde-là. Il est son guide. Arthur est en colère contre ces hommes qui se battent. Il est abasourdi. Il se demande comment faire pour arrêter la guerre. Cette scène précède celle où il comprend. _ Qui est Afori ? _ Afori est le maître d’Arthur. C’est lui qui l’a élevé, qui lui a enseigné « l’art d’écouter les signes, de sublimer les nuages, de lire les musiques, d’écrire les couleurs » pour le citer… et c’est lui qui l’a guidé vers le passage. _ Ok, donc cette phrase a été dite par Afori. _ Mais Arthur n’explique pas ce que la phrase signifie, bien qu’il la prononce deux fois. _ Selon toi, que se passe-t-il en lui avant qu’il ne prononce la phrase ? _ J’imagine qu’il doit se souvenir de quelque chose, de cette phrase d’Afori. _ En quoi cette phrase est-elle importante ici et maintenant pour Arthur ? _ Je dirais qu’elle apparaît là comme un rappel à ce qu’Arthur aurait oublié et qu'il souhaite recouvrer.

_ Il aurait oublié quoi selon toi ?

_ Euh… _ Bon alors essayons de comprendre la phrase « souviens-toi de la fenêtre jaune ». _ Comment jouerais-tu la scène ? Comment Arthur prononcerait cette phrase ? _ Je ne sais pas trop …

_ Reprenons le sens de l’histoire veux-tu. A quel chapitre de l’histoire d’Arthur doit-on retourner ? Prends ton temps. Ferme les yeux. Revois les pages qui défilent... Replonge-toi dan le livre.

_ … Le chapitre de la Lune du Livre 1 ?

_ Exact. Et pourquoi ?

_ En raison de la couleur jaune de la fenêtre ? C’est dans ce chapitre qu’Afori lui… Ah oui ça y est ! C’est là qu’Afori lui explique le sens de la fenêtre !

_ Très bien. Continue. Résume le chapitre et tu vas comprendre tout seul.

_ La scène se déroule pendant l’entraînement d’Arthur. Quand il apprend à reconnaître les silences bruyants des bruits silencieux, mais il n’y arrive pas, il continue, essaie jusqu’au soir. Mais il finit par désespérer. Afori lui raconte alors une vieille légende sur la lune.

_ Allons à la page et lisons-le ensemble. Lis quand Afori commence à raconter l’histoire de la lune à Arthur.

_ « Un petit garçon est couché dans son lit. Il est malheureux, chétif et faible. Il souhaiterait partir mais ne sait pas comment faire. Après avoir pleuré tous ses sanglots de tristesse et de désespoir, il regarde la lune et se met à lui parler, lui demandant si elle pouvait bien lui donner le courage de partir loin, voire d’aller sur elle. Tout à coup, une voix : la lune. « Tout est possible petit garçon. Je t’ai entendu. Je ne pouvais que t’entendre. Ton rêve et ton espoir sont si grands ! Écoute petit garçon, tout est possible. La volonté l’as-tu ? Oui. Alors je n’ai rien à t’offrir. La force est en toi dans ton cœur. Ouvre-le et tout ira bien. Mais comment faire ? lui demande le petit garçon. Simplement en prononçant les mots suivants : je veux, je suis prêt à partir, répond la lune. C’est tout ? Oui c’est tout. Je veux et je suis prêt à partir, dit le petit garçon. A ce moment-là, la fenêtre devient jaune vif.

A présent, descends de ton lit, approche-toi, monte sur la fenêtre. Ce que fait le petit garçon. Il descend donc de son lit, monte sur le rebord de la fenêtre avec peine. Et là, se crée devant lui un chemin doré. Petit garçon, voilà ton vœu exaucé. Mais rappelle-toi bien : ton vœu n’a été exaucé seulement que grâce à la force de ton courage et de ta volonté. Suis ce chemin. Il est ton chemin. ». Voilà Arthur l’histoire de la lune et du petit garçon. Au final, la lune ne fait rien. C’est le petit garçon qui prend conscience que tout est possible dans son ultime moment de désespoir. Comme toi à ce moment présent. Tu peux Arthur. Tu es Arthur. Tu es ce que tu es. Alors rien ne te sera impossible. Croire en soi. Là est la clef. Nous sommes chacun notre propre clef. »

 

La Porte bleue


Je viens de franchir une nouvelle étape dans ma quête et une nouvelle épreuve m’attend,

qui se dresse devant moi, la Porte Bleue...


J'arrive aux portes du désert... Je ne peux plus reculer. Le passage s’est refermé derrière moi. Le seuil des arches est couvert d’un sable rouge. C’est bien par ici. La Prophétie ne s’était pas trompée. Je traverse les trois arches et je tombe vite face à face avec le vide. Un vide à perte de vue. Je suis dans un désert sur un rocher situé au centre d’un vide entouré d’un horizon bleu. Je regarde autour de moi. Là, oui ! Le bleu se fait plus étincelant. Elle doit être là. Sans nul doute. Je dois traverser ce vide. La Porte Bleue est juste à quelques distances de moi. Le dernier passage pour atteindre l’ultime destination. Mais comment faire pour traverser le vide. Les battements de cœur se font plus vifs, poignants, la chaleur se fait de plus en plus oppressante. Vite, vite Arthur il te faut trouver la solution…. Concentre-toi Arthur, concentre-toi. « Battu Arthur. Mon bras t’aurait tué. On recommence. Arthur, tu es trop pressé et trop impulsif. Reprends et concentre-toi. Oublie. Écoute.». Afori... « Écoute »… Arthur se concentre et écoute . Suis le sens enseigné par les Prophètes, Arthur. Le son. Rien. Silence. Le silence. Oui le silence... Il me faut le décrire : le silence est un son continu, immuable. Le silence compose le vide. Ils sont indissociables. Ils ne font qu’un. Le silence est un son. Une note de musique. Une pensée. Il me suffirait donc par la pensée de… de traverser ? Est-ce cela ? Marcher dans le vide. Telle est ma seule solution ! Je dois le risquer. Une pensée. Mais elle doit reposer sur quelque chose. Sur quoi la porter? Mon courage a déjà été mis à l’épreuve, ainsi que ma volonté sur les toits rouges. Il me reste l’action et la conviction. Oui. Avoir la conviction que cela va fonctionner. Je vais marcher dans le vide et je ne vais pas tomber, car le vide n’existe pas. Je dois me concentrer sur le silence, il est mon chemin. Je m’approche, les pieds au bord du vide. Je regarde en face. Je fixe le bleu scintillant. J’avance le pied droit. J’essaie de le poser en douceur dans le vide. Tout mon corps repose sur la jambe gauche… Je tâtonne et non je ne peux pas… Le pied droit ne rencontre aucune substance sur laquelle s’appuyer ! Trop de précipitation encore une fois ! Manque de concentration ! « On recommence encore…. Encore Arthur encore… ». Allez concentre-toi Arthur. Le vide n’existe pas. Avec conviction. Je ne tomberai pas. Je me redresse sur mes deux pieds. Je fixe l’horizon et me lance dans le vide. Et je touche un chemin transparent. Un sourire immense m’envahit. Je pose alors le deuxième pied. Et j’avance d’abord timidement puis avec allure. J’y suis presque, plus que quelques mètres. La Porte Bleue s’élève de plus en plus haut, au fur et à mesure de mon approche. Dix mètres, neuf mètres, huit mètres, sept mètres, six mètres, cinq mètres, quatre mètres, trois mètres, deux mètres, un mètre et boummm. Je me cogne à un mur. Avec la vitesse, je suis propulsé en arrière. Mais je ne tombe pas. Je suis allongé dans le vide. Je me relève et m’avance lentement vers le mur transparent. Je ne m’attendais pas à cela. Je tâte le mur de la main. Je réfléchis à nouveau. Rapidité = impatience = mur. Lenteur = patience = clef du passage. J’approche lentement le bout de mon index du mur transparent, comme pour le découvrir, le connaître, le reconnaître. Mon doigt traverse, puis mon bras, puis ma tête et finalement tout mon être. Et là, c’est un émerveillement pour les yeux ! Tout ce bleu qui inonde cette terre. Et la Porte Bleue est là, face à moi, enfin. Elle est comme un phare. Un phare qui cache une Cité. La Cité.



Washi, 19 juin 2012


 

Le mur en plumes


_ Quel drôle d’endroit ici … Sans doute un cul-de-sac vivant et grouillant des nuées de cendres des ailes oubliées de nos abysses encerclées des brumes ensanglantées de nos chagrins gardés en nous comme des trésors d’enfants.
_ Euh oui, si tu le dis.
_ Tu ne trouves pas ?
_ Ben écoute… euh… Comme je n’ai, dirons-nous, rien compris à ce que tu viens de dire…
_ C’est pourtant évident.
_ Évident, évident… T’en as de marrantes toi ! Tu t’exprimes par images. Et tes images je n’arrive pas à les imaginer !
_ C’est pourtant simple. Je répète. Cet endroit ressemble à un cul-de-sac vivant et grouillant des nuées de cendres des ailes oubliées de nos abysses encerclées des brumes ensanglantées de nos chagrins gardés en nous comme des trésors d’enfants. Tu ne trouves pas ?
_ Ben euh… Un cul-de-sac oui… En même temps, il n’a rien absolument rien en face de nous sauf ce mur en plumes. Donc c’est pas dur à imaginer, on le voit … Après … Ton truc avec les nuées d’ailes abîmées de sang qui pleurent sur les enfants… Non, là vraiment je ne vois pas… Et il n’y a pas d’enfant ici !
_ Qui te parle d’enfant !
_ Ben toi !
_ Mais il n’y pas d’enfants ici. Il n’y a que nous. Et regarde où tu marches, il y a des obstacles.
_ Oui oui je vais faire attention. Mais pourquoi te mets-tu à parler à voix basse ? On est que tous les deux. Y a personne pour nous entendre…
_ C’est parce que l’on s’approche du mur en plumes.
_ Et t’as peur qu’il t’entende ?
_ Qui ?
_ Le mur !
_ Oui.
_ Pourquoi ?
_ Parce qu’il faut pas qu’il nous entende.
_ Qu’il entende ? Mais ça n’a pas d’oreilles un mur !
_ Il sait que nous sommes là.
_ …
_ Alors on y va doucement.
_ D’accord, je ne comprends pas tout, mais bon si tu le dis…
Ils continuent de marcher silencieusement.
_ Attends deux secondes… Arrête-toi.
_ Qu’est-ce qu’il y a ? On y est presque.
_ Je sais je sais. Mais d’abord je voudrais que tu me dises pourquoi on est là.
_ Parce qu’on est là c’est tout.
_ Tu parles d’une réponse ! Je ne vais pas me satisfaire de cette réponde à la noix.
_ D’accord. Écoute. Nous sommes arrivés par là-bas, là derrière nous, et nous devons aller devant nous. Nous devons traverser le mur. D’accord ?
_ Non. Je ne suis toujours pas satisfait de la réponse.
_ Il n’y a pas de réponse. Nous sommes là c’est tout. Nous devons faire ce que nous devons faire. C’est-à-dire traverser le mur.
_ Non. Je reste là. Vas-y-toi sans moi.
_ Le mur s’éloigne…
_ Euh non. Moi je dirais que c’est nous qui nous en éloignons…
_ Oui tu as raison c’est nous qui nous en éloignons… Mais comment est-ce possible ?
_ Oui nous n’avons pas bougé. Je commence à croire que tu as raison. Le mur est vraiment vivant. Tu crois qu’il nous a entendus ?
_ Qu’il t’a entendu toi oui ! Faut tout recommencer maintenant. Allons-y.
_ Toujours pas. Je refuse. Le mur peut bien attendre que tu me répondes non ?
_ Non justement. Il est éphémère. Il vit aussi vite qu’il meurt.
_ Et ça tu le sais comment ? Hein !
_ Je le sais, c’est tout.
_ Et moi, pourquoi est-ce que je ne sais rien. Je me le demande vraiment ! Pourquoi suis-je obligé de venir avec toi ? Pourquoi suis-je là avec toi ? C’est complètement irrationnel ce truc ! Non mais vraiment !
_ Ok, ok. Calme-toi. Calme-toi je t’en prie, le mur continue de s’éloigner. Euh non nous nous en éloignons … Mais mais oui c’est normal : plus il refuse, plus le mur s’éloigne, ils sont liés, murmura-t-il comme pour lui-même.
_ Que dis-tu ?
_ Je me dis que je vais devoir t’assommer …
_ Et me dire la vérité n’est pas plus simple ? J’ai comme l’impression qu’il ne s’agit ni de toi ni du mur dans cette histoire. Mais de moi. Je suis idiot, je ne comprends pas le pourquoi de l’imagination comme tu dis, de l’irréel comme ici, mais je comprends que tout ceci a un sens. C’est réel et rationnel finalement. Alors dépêche-toi de me dire sinon….
_ …Tu as raison. Il s’agit bien de toi. Et il s’agit bien d’une mission. Et cette mission c’est toi. Mais je n’avais pas prévu que tu me poses des questions …
_ Eh oui, on est jamais sûr de rien, hein toi qui sais tout !
_ Tu as encore raison. Et apparemment il faut que je t’explique pourquoi pour que le mur arrête de s’éloigner…
_ Je serais lié à lui c’est ça ?
_ Oui je le crois.
_ Le mur serait moi alors.
_ Oui je crois.
_ ? … Ok. Ok. Je reste calme…. Je respire…. Voilà prends une bonne inspiration Arthur… Ok. Je suis prêt à écouter.
_ Nous sommes là pour que tu traverses le mur. Mais seul. Je suis là pour t’y mener c’est tout. La raison, je ne la connais pas. Je suis juste là parce que je dois être là avec toi. En revanche, ce que je sais c’est que tu dois le faire parce que tu dois le faire. Il a une raison comme il n’y en a pas.
_ Ok. Donc je dois y aller.
_ Oui.
_ Je dois donc y aller … Mais je ne sais toujours pas pourquoi… Sinon je souffre peut-être d’amnésie… Amnésie… Attends… « les nuées de cendres des ailes oubliées de nos abysses encerclées des brumes ensanglantées de nos chagrins gardés en nous comme des trésors d’enfants »…
_ Oui c’est ça « les nuées de cendres des ailes oubliées de nos abysses encerclées des brumes ensanglantées de nos chagrins gardés en nous comme des trésors d’enfants »…
_ Tu ne l’as pas dit par hasard, n’est-ce pas ?
_ Non c’est vrai. Mais je ne savais pas que j’allais dire cela…
_ Attends… Attends deux secondes… Nous nous égarons là !
_ Comment ça nous nous égarons ?
_ Ce n’est pas moi qui dois traverser le mur…
_ ?
_ Mais toi !
_ Quoi moi ?
_ Oui toi ! C’est toi qui vois, ressens ce monde -à, le décris comme tu l’as dit. Pour moi, je ne vois que ce mur en plumes. Je ne ressens rien.
_ Mais il a reculé parce que tu as commencé à me poser des questions non ?
_ Oui, mais c’est justement parce que j’ai posé des questions que tu as commencé à te poser des questions. Non. Attends… non… la peur… c’est la peur… Tu as eu peur. C’est ça. Tu ne voulais pas que le mur t’entende parce que tu ne voulais pas qu’il te reconnaisse… Tu n’étais pas encore prêt à le traverser ! Voilà la réponse ! dit-il avec un sourire en coin.
_ Et, et toi… Cela veut dire que …que … que depuis le début tu sais…
_ Eh eh ! Oui.
_ Tu t’es bien moqué de moi alors…
_ Non. C’est ma mission. Je ne me suis pas moqué de toi. Je devais te mener jusque là. Jusqu’à ce que tu t’en rendes compte. Je devais te faire réagir. Nous n’aurions plus bougé d’ici avant que tu n’aies compris. Sans me vanter, je suis souvent engagé parce que j’ai mon truc pour remplir ma mission. Du 100% de réussite !
_ …
_ L’explication ? C’est la peur qui t’a fait croire que tu étais mon guide.
_ La peur ?
_ Oui. La peur. Le contrôle. Ce besoin de contrôler la situation pour dompter, refouler la peur.
_ Selon toi j’ai peur de quelque chose…
_ Tu connais la réponse.
_ Ah bon ?
_ Réfléchis à ce que tu as dit en arrivant ici.
_ « Nos chagrins gardés en nous comme des trésors d’enfants »…Il y avait bien un enfant ici. Moi.
_ Oui.
_ « des brumes ensanglantées de nos chagrins » …Une souffrance que je connais et que je dois comprendre et affronter …. de l’autre côté…
_ Oui.
_ « des nuées de cendres des ailes oubliées de nos abysses encerclées »… J’ai oublié… Je me suis forgé des barricades… Cela me revient… Les cendres volent, elles sont légères donc destructibles. Destructibles. Mais si elles s’accumulent, elles remplissent alors les abysses de mon cœur creusées par mes souffrances…
_ Oui.
_ Je connais la réponse en effet.
_ Et comme par magie, le mur est là.
_ Que vais-je découvrir de l’autre côté ?
_ Seul toi le sais.
_ … J’ai une dernière question.
_ Pose-la.
_ Tu es moi n’est-ce pas ?
_ Là encore tu connais la réponse.
_ Mission accomplie alors.
_ Mission accomplie.

Washi, mai 2009

 

Le code de la Cité


_ Cela ne sert donc à rien. Tant que je n’aurai pas la mesure. Il me faut cette mesure. Elle manque pour que le passage ait lieu. Mais comment vais-je la trouver ? J’ai tout essayé !... Sauf… Gamma peux-tu t’ouvrir ?

_ Message Code Gamma en ligne : pourquoi écris-tu toujours vite ?

_ Je ne sais pas.

_ Message Code Gamma pas comprendre et demande réponse. Pourquoi écris-tu toujours vite ?

_ Non tu devrais dire « pourquoi agis-tu toujours vite » ?!

_ Gamma bug.

_ Réinitialise-toi.

_ Message Code Gamma en ligne.

_ Gamma, trouver le Code de la Cité.

_ Message Code Gamma en ligne : D'abord ton nom Arthur. Quel est ton nom ?

_ Arthur, tu viens de le dire.

_ Message Code Gamma en ligne : A.R.T.H.U.R. Confirmé ?

_ Confirmé. Mais par pitié arrête avec tes « message Code Gamma en ligne », je sais que tu es en ligne !

_ Message Code Gamma en ligne : ok.

_ Trouver le Code de la Cité.

_ Impossible Arthur. Gamma 120 ans sans Arthur. Gamma ne peut donner réponse à la place d’Arthur. Arthur trouver réponse tout seul.

_ 120 ans ?

_ Oui. 120 ans, 21 jours, 12 heures, 21 min et 12 secondes maintenant.

_ Merci Gamma pour cette précision. Ok… Gamma, « Dossier Apparition » s’il te plaît !

_ Code Gamma dossier « Apparition », demande Mot de passe.

_ Zimbella.

_ Code Gamma mot de passe « Zimbella ».

_ Très bien. Gamma, fichier souvenir « Arbalète au cœur ».

_ « Arbalète au cœur » programmé.

_ Non, ce n’est pas cela…, non ce n'est pas ce fichier… R… R… rouge, rouge… oui les toits rouges ! Gamma, fichier « Les toits rouges » s’il te plaît.

_ « Les toits rouges » trouvé Arthur. Que cherches-tu ?

_ Je cherche le code qui devrait être une mesure musicale. Il est dans un de mes souvenirs perdus quelque part ici.

_ Gamma pas comprendre comment souvenir ailleurs que en Arthur.

_ Gamma est la mémoire d’Arthur. Tu es ma mémoire intemporelle … Donc la mémoire qui a continué d’exister sans moi pendant 120 ans. Et j’ai besoin de toi pour trouver cette mesure. Je ne peux activer la Porte Bleue sans la mesure.

_ Gamma ouvre dossier « Les toits rouges ».

_ Prophétie Joijjydbevia 7’ a… Les philosophes architectes… Gamma dessin de Joijjydbevia 7’ a.

_ Dessin écran.

_ Un cercle et un point en dehors. Où l’ai-je vu ? Arthur souviens-toi… Allez souviens-toi…Architectes… philosophe. Prophétie. Un dessein. Un dessin. Un cercle et un point. Le bracelet. Oui, sur le bracelet… Le cercle le passage, le point, l’individu. La mesure ! Oui... La mesure musicale qui est l’espace ajouté au temps bien sûr ! Le son produit par la distance du point au centre du cercle ! Mais comment s’exprime-t-elle en son ? … Réfléchis, analyse les mots, l’existence des mots me dirait Afori. Code de la Cité. Code comme mesure… Cité comme… comme le verbe « citer » ! Quel mot dois-je citer ? Quel est celui qui résonne en moi et a résonné en écho toute ma vie... Prophétie : Joijjydbevia 7’ a. Si c'est Joijjydbevia 7'a … Mot à citer serait = Joijjydbavia. Il me faut une mesure. Mesure = chiffre. Alors oui 7 représenterait la mesure. Et pour un support de propagation du son il me faut une vibration espace/temps. Dans la logique « 'a » serait donc le niveau de vibration de prononciation... Attends Arthur, attends. Cela est bien trop simple. Le mot et la mesure sont évidentes. Mais je ne connais pas l'état de la vibration « 'a »...

_ Arthur connaît « 'a ».

_ Comment ? Existe-t-il un dossier ?

_ Non pas de dossier. Arthur connaît l'état « 'a ».

_ État...

_ Arthur connaît le nouvel état « 'a ».

_ Nouveau... « 'a » comme ancien mot pour désigne le nouveau ... Arthur la réponse est pourtant évidente et jamais hasardeuse. Gamma. Ma propre voix bien sûr !

_ Arthur plus besoin de Gamma.



Washi le 8 septembre 2011


 

Message


Une cascade se dresse devant moi. Je suis debout sous l'eau. Je veux goûter au ruissellement de l'eau sur ma peau. Je veux écouter les gouttes qui perlent sur ma tête. Je ferme les yeux. Je suis les chemins de l'eau sur ma tête, qui s'écoulent lentement sur mon cœur.

_ Bonjour, dis-je au cheval sorti de l'écume de mer.

_ Bonjour.

_ Qui es-tu ? Je te vois dans mes rêves et tu m'apparais toujours sur cette plage.

_ Il attend notre rencontre, répond mon double.

Je reste immobile. Mon double vert s'approche de moi. C'est moi enfant.

_ Nous sommes ici pour faire un voyage ensemble. Seul toi décides de l'initier.

Le petit Arthur vert s'approche de moi.

_ Nous ne pouvons pas le chevaucher à deux. Fusionne avec moi, me dit-il. Nous nous donnons la main et fusionnons ensemble. Nous chevauchons la monture, qui déploie aussitôt ses ailes et s'élance dans les airs.

Le cheval rase l'eau sur plusieurs distances avant de s'envoler haut, de plus en plus haut. Nous traversons des puits solaires, des cascades de pluies, et survolons des milliers de collines ouatées, des arc-en-ciels à perte de vue. Toujours plus haut. Une lumière de plus en plus intense ... Enfin, au loin... « C'est ici, me dis-je».

Le cheval traverse l'immense nuage qui s'impose devant nous. Nous entrons dans un royaume de lumières. Un royaume habité par des chevaux. La monture atterrit sur un parvis blanc d'un immense palais. D'autres chevaux sont présents, ils se tiennent droits devant nous, formant une allée. Je pose le pied sur ce sol lumineux. Sans hésitation, je m'avance. J'entrevois des formes au fond. J'avance et arrive devant une licorne. Elle s'approche de moi.

_ Bienvenue Arthur. Nous t'attendions. Te voilà arrivé ici. Le lieu que ton cœur a toujours souhaité retrouver. Nous ne sommes pas surpris de te voir. Tu as cheminé et tu étais prêt à nous rencontrer à nouveau. Tu es chez toi.

La licorne me remet une fleur de lis que je place sur mon cœur et qui fusionne avec lui.

Soudain, quelque chose m'intrigue. Mon regard est attiré à droite de la licorne. Je sais. Je sais qui est là. Il est là, juste un peu derrière elle. Une personne se tient debout. Mon père. Il m'attendait en souriant.

_ Tu vois, je suis ici. Je vais bien. Si tu as besoin de moi, viens me voir ou appelle-moi Je viendrai à toi.

L'eau ne coule plus. J'ouvre les paupières. Apparaît devant moi un aigle.


Washi